13 juin 2025
marché immobilier

L’impact de la réglementation sur le marché immobilier

En 2025, le marché immobilier français se trouve à un carrefour décisif : de nombreuses réformes législatives viennent redessiner les contours de ce secteur majeur, affectant aussi bien les investisseurs, les propriétaires que les professionnels de l’immobilier. La suppression du dispositif Pinel, le durcissement des normes énergétiques avec un Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) plus contraignant, ainsi que l’introduction obligatoire du Plan Pluriannuel de Travaux (PPT) pour les copropriétés témoignent de la volonté des pouvoirs publics de rendre le parc immobilier plus durable, transparent et mieux encadré. Cette dynamique s’accompagne également d’une digitalisation accélérée des transactions et d’une évolution des demandes locatives dans un contexte de télétravail généralisé. Face à ces mutations, les acteurs immobiliers — des agences comme Orpi et Century 21 France aux investisseurs soutenus par le Crédit Agricole Immobilier ou BNP Paribas Habitat — doivent s’adapter rapidement. Leur rôle d’accompagnateurs devient crucial pour naviguer dans un cadre légal complexe, transformer les contraintes en opportunités, et anticiper les attentes d’un marché en pleine mutation.

Les nouvelles règles immobilières en 2025 : fin du dispositif Pinel et impacts sur l’investissement locatif

La suppression du dispositif Pinel, effective depuis la fin de l’année 2024, marque une étape importante dans l’évolution du marché locatif en 2025. Ce dispositif, qui avait pour but d’encourager la construction de logements neufs accessibles via des avantages fiscaux, représentait un levier clé pour stimuler l’investisseur particulier. Or, face à un coût grandissant pour l’État plus de quatre milliards d’euros par an, et à des critiques quant à son efficacité réelle, ce mécanisme a été abandonné, modifiant profondément les stratégies d’investissement.

Sans le Pinel, l’attractivité du neuf tend ainsi à diminuer car l’incitation fiscale, moteur puissant dans la décision des particuliers et des sociétés civiles de placement immobilier, disparaît. Cette évolution a des conséquences directes sur l’offre de logements neufs mise en location, notamment dans des zones tendues où la demande est la plus forte. Les promoteurs, qui étaient largement soutenus par la Fédération des Promoteurs Immobiliers, doivent désormais repenser leurs modèles économiques pour maintenir la rentabilité de leurs programmes.

En réaction, une partie des investisseurs oriente son capital vers l’ancien, souvent par le biais du dispositif Denormandie, qui encourage la rénovation énergétique. Ce changement de paradigme pousse les acteurs comme l’Union Nationale des Propriétaires Immobiliers à réévaluer les conseils qu’ils prodiguent à leurs adhérents, en privilégiant la valorisation de biens existants face à la réduction du neuf.

Le renforcement du Diagnostic de Performance Énergétique : un levier clé pour la rénovation et la valorisation du parc immobilier

En parallèle à la refonte du dispositif Pinel, la réglementation énergétique s’impose comme un élément structurant pour le marché immobilier en 2025. Lancé dans le cadre de la loi Climat et Résilience, le renforcement des normes du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) positionne la transition énergétique au cœur des priorités. Depuis le 1er janvier 2025, la location de logements classés G est interdite, une avancée significative visant à éliminer progressivement les « passoires thermiques » du parc locatif.

Cette mesure forte génère un double effet sur le marché. D’une part, elle stimule les copropriétés et propriétaires à investir dans des travaux d’isolation, de chauffage ou de ventilation. D’autre part, elle risque d’exclure de la location un nombre important de biens, exacerbé par une insuffisance relative de préparation. En effet, une étude récente de l’observatoire Guy Hoquet montre que seuls 25 % des bailleurs se disent prêts à engager les rénovations nécessaires, tandis que près de 40 % envisageraient plutôt de vendre leurs biens un choix potentiellement préjudiciable face à la tension locative.

Pour accompagner cette transition, de nouveaux outils digitaux émergent afin d’aider les propriétaires et gestionnaires à évaluer précisément l’état énergétique de leurs patrimoines. Par exemple, l’application Powimo permet de visualiser les indicateurs techniques pour planifier des travaux dans le cadre d’un Plan Pluriannuel de Travaux (PPT) ou favoriser l’optimisation des budgets. Ce genre de solutions gagne rapidement la faveur des syndicats de copropriété, où la mise en place du PPT devient obligatoire pour toutes les copropriétés de moins de 50 lots en 2025.

Encadrement des meublés touristiques et nouvelles contraintes urbaines : impacts sur le marché locatif des grandes villes

Le secteur des meublés touristiques connaît un bouleversement important depuis le début de 2025. Longtemps considéré comme un levier lucratif pour les propriétaires, il est désormais soumis à un encadrement strict pour répondre aux enjeux d’équilibre territorial et de crise du logement.

La mise en place d’un registre national des locations meublées de tourisme vise à renforcer la transparence et limiter les effets de la spéculation immobilière qui réduit l’offre de résidences principales dans les grandes agglomérations. En effet, alors qu’auparavant le plafond de location était généralement fixé à 120 jours par an, les municipalités disposent désormais du pouvoir de ramener cette durée à 90 jours, avec une variation possible selon les contextes locaux. Cette flexibilité laisse aux collectivités une marge d’adaptation face aux tensions du marché.

Les sanctions financières ont également été durcies. L’amende maximale en cas de non-respect passe à 15 000 euros, ce qui constitue un signal fort envoyé aux bailleurs et plateformes de réservation en ligne. Orpi, connue pour son réseau national dense, a d’ores et déjà adapté ses outils pour assister propriétaires et hôtes dans cette nouvelle réglementation.

La digitalisation du marché immobilier : enjeux et opportunités pour les professionnels en 2025

La transformation numérique des transactions immobilières constitue une réalité incontournable en 2025. L’intégration de technologies telles que les visites virtuelles, les estimations automatisées et surtout la signature électronique modifie profondément la manière dont les acteurs du secteur opèrent.

La reconnaissance légale de la signature électronique a révolutionné le traitement des actes sous seing privé, dotant ces documents d’une valeur identique à celle des actes traditionnels, sous réserve d’une conformité aux normes européennes eIDAS. Cette évolution facilite le transfert de propriété, sécurise juridiquement les engagements et permet de réduire significativement les délais liés aux procédures administratives. Des réseaux comme Century 21 France ou OberVilles ont multiplié les formations pour leurs équipes pour maîtriser pleinement ces outils.

Enfin, la digitalisation est aussi un levier de dynamisation du marché, rendant les démarches plus accessibles notamment pour les primo-accédants et les investisseurs. Les nouvelles plateformes favorisent une mise en relation rapide, permettant d’adapter plus efficacement l’offre à la demande tout en facilitant la promotion de biens conformes aux normes 2025.

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